Dette
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L’encours de dette de la ville de Strasbourg reste à un niveau faible par rapport aux autres grandes villes, malgré une augmentation de 8,8 % depuis 2008. Le coût de la dette (frais financiers) reste en conséquence à un niveau peu élevé. Toutefois, la structure de la dette, majoritairement composée de prêts à taux variables et de prêts structurés, expose la ville à un risque d’augmentation des taux, qui pourrait se traduire par une augmentation des frais financiers.
L'encours de dette a augmenté de 8,8 % depuis 2008 mais il reste faible par rapport aux autres grandes villes.
La ville a modérément eu recours à l’emprunt dans sa stratégie de financement de ses dépenses. En effet, l’encours de dette est plus de deux fois inférieur au niveau moyen constaté dans les grandes villes françaises, avec une dette par habitant de 443 € en 2012 contre 1084 € en moyenne ailleurs. Toutefois, si le recours à la dette est en progression depuis 2002, passant de 74,3 M€ en 2002 à 122,3 M€ en 2012 (+64,6 %), il masque un effort de désendettement et de stabilisation à partir de 2006. Ainsi, lors des exercices 2011 et 2012, la ville n’a pas contracté d’emprunts nouveaux. Sur le dernier mandat, la progression est donc plus modérée (+8,8 %). Le budget 2013 prévoit néanmoins la souscription de 94,7 M€ d’emprunts nouveaux, ce qui porterait l’encours de dette fin 2013 à 201,9M d’€ (+65 % par rapport à 2012).
La composition de la dette est diversifiée, avec près de 50 % de dette à taux variables et 50 % composée de taux fixes et de taux structurés. La municipalité a eu fréquemment recours à des emprunts structurés qui, s’ils ne s’avèrent pas toxiques, font peser un risque en cas de remontée des taux. De façon générale, le profil de la dette ne lui permet pas de profiter de la baisse des taux depuis 2009 et le poids de l’endettement à taux variable ou structuré peut générer un risque financier en cas de remontée des taux d’intérêt ou des valeurs sous-jacentes aux emprunts structurés. Ce risque est par ailleurs accru par la faible utilisation d’instruments de couverture.
La ville n’a pas souscrit d’emprunt toxique, mais possède un emprunt de 10,2 M€ (9 % de son encours de dette) classé 4-B selon la charte Gissler (emprunt complexe, faiblement risqué).
Les frais financiers supportés pour payer les intérêts de la dette sont restés stables et modérés en comparaison des grandes villes françaises. Ils atteignent 4M€ en 2012. S’ils ont été multipliés par deux depuis 2002, ils ont enregistré une baisse de 23 % sur le dernier mandat. Ce faible niveau s’explique principalement par un recours à l’endettement très inférieur à celui des autres grandes villes françaises, ainsi que par la souscription à des emprunts structurés qui minorent, mais dans un premier temps seulement, les frais financiers.
La capacité de désendettement de la ville s’est constamment améliorée depuis 2002. La capacité de désendettement permet de mesurer le nombre d’années nécessaire à épurer le stock de dette par l’utilisation de l’épargne brute de la ville. Cette capacité de désendettement était de 5,2 années en 2002, de 2,8 années en 2008 et atteint 1,2 année en 2012. Ces bons résultats sont toutefois fortement influencés par l’existence de recettes exceptionnelles qui n’ont pas vocation à se renouveler.