Transports 12/03/2014

Transformer l’A35 en boulevard urbain

candidats-photo-Ries

Roland
Ries (PS)

3/5précision de la proposition
  • COÛT POUR LA COMMUNAUTE URBAINE
    53,0
  • MAX69,0 MIN37,0
  • 3/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Requalifier l’autoroute A35, délestée d’une partie de son trafic, en boulevard urbain, sur une partie de sa longueur, afin de favoriser les circulations douces et de réduire la pollution. Cette proposition est étroitement liée à la mise en œuvre du projet de Grand Contournement Ouest (GCO) de Strasbourg.

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

Pour les trajets courts, nous encourageons les mobilités douces et actives telles que la marche et le vélo, pour les trajets précis et bien desservis, les transports en commun, et pour les trajets limités, les véhicules propres. Mais la voiture individuelle, outil de liberté, est parfois irremplaçable, notamment pour les familles et pour certains professionnels. Pour ces trajets indispensables, les voies de circulation doivent être fluidifiées et les possibilités de stationnement facilitées.

Nous transformerons l’A35 en boulevard urbain dans un objectif d’apaisement de la circulation et de réduction de la pollution générée par les automobiles et les poids-lourds. Nous veillerons à ce que cette transformation soit menée en lien avec la réalisation du contournement routier à l’ouest de Strasbourg.

Programme de Roland Ries

CHIFFRAGE

Dans l’esprit de la proposition de Roland Ries, la requalification de l’autoroute A35 en « boulevard urbain » se présente comme un complément à la mise en œuvre du Grand Contournement Ouest (GCO) de Strasbourg, chiffrée ici. Cette requalification représenterait un coût total compris entre 73 M€ et 138 M €. Le candidat a précisé que la requalification de l’A35 interviendrait dans un premier temps sur le tronçon situé sur la commune de Strasbourg, soit 5,5 km. Le coût d’une requalification sur l’ensemble du tronçon situé en agglomération (14,5 km) représenterait un coût compris entre 193 M€ et 363 M €.

Au regard des aménagements comparables réalisées dans d’autres villes, 50 % de ce coût serait supporté par la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) qui est compétente en matière d’infrastructures de transport ; les sommes restantes seraient à la charge de l’Etat, du Conseil général du Bas-Rhin et éventuellement du Conseil régional d’Alsace. Des études vont être engagées prochainement pour évaluer l’impact, tant urbanistique que financier, d’un tel projet.

Une question demeure sur la nature de la voirie nouvelle. En effet, le projet aura un impact sur les coûts de fonctionnement (maintenance de la voirie). Ces coûts pourraient reposer sur le département du Bas-Rhin dans le cas où il s’agirait d’une route départementale ou sur la CUS dans le cas où il s’agirait d’une voirie intercommunale.

La mise en œuvre de ce projet est enfin liée au calendrier de réalisation du GCO, encore incertain à ce jour.

DÉTAIL

Le projet de Grand Contournement Ouest (GCO), chiffré ici, devrait contribuer à réduire le trafic sur le tronçon situé en agglomération de l’autoroute A35. Après le retrait, en juin 2012, du concessionnaire pressenti, VINCI Concessions, pour la réalisation du GCO, le projet a récemment été relancé. La nouvelle mouture de celui-ci prévoit une opération d’une ampleur moindre (2 x 2 voies) dont les emprises foncières seront réduites. Les coûts, principalement à la charge du concessionnaire (95,4 % dans l’ancienne version), devraient se situer autour de 675 M€ pour 24 km d’autoroute nouvelle à péage.

La requalification de l’autoroute A35 en agglomération apparaît comme un complément logique du projet GCO. Dans une lettre conjointe adressée début 2014 au ministre des transports, les élus de la CUS, du conseil régional et du conseil général, souhaitent que l’Etat engage rapidement des crédits pour réaliser des études concernant ce réaménagement.  

Trois modalités de requalification d’une autoroute urbaine sont décrites par les urbanistes :
-    la requalification en « autoroute de proximité » implique la réduction de la vitesse autorisée, la création de nouveaux diffuseurs, la réduction de la largeur de la chaussée ;
-    la requalification en « boulevard urbain » implique d’intégrer la route dans son environnement direct en ouvrant la chaussée sur l’extérieur, en introduisant des modes de circulation douce et des aménagements paysagers ;
-    la requalification en voirie urbaine classique implique de repenser totalement la surface occupée par l’autoroute pour y intégrer des bâtiments, des cheminements piétonniers, des places.
 
La proposition formulée par Roland Ries reprend la deuxième solution, celle du « boulevard urbain ». Elle suppose des travaux d’aménagement lourds pour faire cohabiter des modes de circulation (réduction de la largeur des voies, voies dédiées aux bus et aux cyclistes, trottoirs piétons).

Dans l’attente du résultat des études qui seront engagées, le chiffrage du projet de requalification s’appuie sur un projet comparable : la requalification de l’autoroute A6/A7 consécutive à la construction du tronçon ouest du périphérique de Lyon, dit « anneau des sciences ». Le débat public qui s’est tenu en 2013 autour du projet a permis de donner une estimation, jugée fiable, du coût de la requalification autoroutière. Le maître d’ouvrage précise que ces coûts prennent en compte une marge d’incertitude de 15 %. Le projet, de requalification de 9 km d’autoroute est estimé à 120 millions d’euros, soit 13,3 M€ par km. Ce montant constitue l’hypothèse basse du chiffrage. L’hypothèse haute est réalisée à partir des indications fournies par le candidat, qui évalue à 25 M€ par kilomètre le coût des aménagements nécessaires à la requalification.

La requalification de l’autoroute A35 ne se justifie que sur sa partie en agglomération. Deux hypothèses sont envisageables :
-    une requalification des voies circonscrite à son passage sur la commune de Strasbourg (5,5 km) représenterait un coût compris entre 73 M€ et 138 M€ ;
-    une requalification des voies étendue à l’ensemble des zones densément urbanisées (14,5 km de Souffelweyersheim à Illkirch-Graffenstaden) représenterait un coût compris entre 193 M€ et 363 M€.
D’après le candidat, la requalification ne concernerait dans un premier temps que le tronçon Strasbourgeois. Le chiffrage proposé s’appuie sur cette option.

Des cofinancements pourront être mobilisés pour la réalisation d’un tel projet. Dans le cas du projet lyonnais, un protocole entre le conseil général du Rhône et le Grand Lyon, a fixé à 50 % la participation de chacune des collectivités. Le montant des cofinancements pour la requalification de l’A35 dépendra de plusieurs éléments :
-    la nature de la nouvelle voirie ; l’autoroute A35 sera en effet déclassée pour devenir voirie intercommunale ou départementale. Une implication du conseil général serait alors logique ;
-    la participation des collectivités à la construction du GCO ;
-    l’implication de l’État dans le projet. La lettre adressée par les élus locaux au ministre des Transports demandent en effet des engagements sur ce sujet, ceux-ci étant particulièrement incertains compte tenu des restrictions budgétaires en cours.


Le coût à la charge de la CUS serait donc compris entre 37 et 69 M€.

SOURCES

  • Commission nationale du débat public, compte-rendu du débat public sur le projet « Anneau des sciences, tronçon ouest du périphérique », Mai 2013 ;
  • Actes du colloque « quelle autoroute pour les métropoles en 2025 ; vers une infrastructure au service du territoire, Sciences Po, 2011 ;
  • Google Maps ;
  • Communiqué de presse de la communauté urbaine de Strasbourg, du conseil général du Bas-Rhin et du conseil régional d’Alsace.