Transports 12/03/2014

Réaliser le grand contournement ouest

candidats-photo-Keller

Fabienne
Keller (UMP)

4/5précision de la proposition
  • PART DU FINANCEMENT PUBLIC
    31,0
  • MAX35,4 MIN20,5
  • 4/5 fiabilité du chiffrage

PROPOSITION

Réaliser le grand contournement ouest de Strasbourg pour faire face à l’augmentation du trafic sur l’autoroute A35.

ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT

Réaliser le contournement routier de Strasbourg (GCO) pour mettre fin aux bouchons et réduire la pollution de l’air.

Programme de Fabienne Keller

CHIFFRAGE

Le coût du Grand Contournement Ouest (GCO) de Strasbourg, tronçon autoroutier à péage long de 24 km, est évalué à 675 M€ (estimation médiane). Cette estimation s’appuie sur les préconisations des experts du Conseil général de l’environnement et du développement durable mandatés par le ministre des transports à la suite du retrait du concessionnaire pressenti en juin 2012.

L’entreprise privée qui sera retenue à la suite du nouvel appel d’offre assurera la plus grande partie du financement du projet dans le cadre d’un contrat de concession. Les subventions publiques nécessaires à la réalisation du GCO ont été évaluées sur la base des montants prévus pour le projet porté par VINCI Concessions et abandonné en juin 2012, soit 4,6 % du coût total (31,05 M€). La CUS, compétente en matière de transports, pourrait participer au « tour de table » financier aux côtés de l’État, du Conseil régional et du Conseil général. La participation de la communauté urbaine se situerait entre 0 % et 33 % du total des aides publiques au regard du nombre de partenaires associés.

La candidate a indiqué qu’un recours intégral à des fonds privés était envisageable pour assurer le financement du projet. Cette option constitue l’estimation basse du chiffrage des coûts à la charge de la CUS. Sur la base de ces hypothèses, ce coût peut être estimé entre 0 et 10,4 M€.

Ce montant n’intègre pas les coûts liés à la requalification de l’autoroute A35, qui est toutefois envisagée par la candidate. Elle représenterait un coût compris entre 73 M€ et 138 M€ dont 50 % pourrait être à la charge de la CUS (voir le chiffrage).

DÉTAIL

Le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO) a émergé dès les années 70 pour faire face à l’augmentation du trafic sur l’autoroute A35, à la fois rocade de Strasbourg et axe majeur de transit international. Relancé à la fin des années 90, le projet semblait avoir été acté en janvier 2012 lorsque VINCI Concessions fut désigné attributaire pressenti d’un contrat de concession d’une durée de 25 ans pour la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance d’un nouveau tronçon autoroutier à péage de 24 km.

Faute d’avoir pu réunir les 750 M€ nécessaires à un tel projet, VINCI Concessions a renoncé à s’engager dans le contrat de concession en juin 2012. L’idée a été relancée après la publication, en novembre 2013, d’un rapport favorable du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), commandé par le ministre des transports Frédéric Cuvillier. Selon le rapport, le GCO constitue un investissement nécessaire dans la mesure où il permettra de soulager l’actuelle A35, particulièrement saturée, de 14 % du trafic global,  24 % du trafic poids lourds et 15 à 20 % du trafic aux heures de pointe.

Pour réaliser le chiffrage de la proposition de Fabienne Keller, nous nous appuyons sur les orientations du rapport du CGEDD qui préconise un projet d’une ampleur plus modeste par rapport au projet d’origine,en 2 x 2 voies avec des emprises de 280 hectares contre 300 hectares dans le précédent projet attribué à VINCI.

La conception et la construction de la déviation autoroutière représentait un coût de 750 M€ dans la version proposée par VINCI Concessions en janvier 2012. La réduction des emprises foncières du projet devrait permettre d’en diminuer le coût de 50 à 80 M€ selon les ingénieurs auteurs du rapport. Le coût du nouveau projet serait donc de 675 M€ dans une estimation médiane.

Dans le projet précédant, le coût du contournement autoroutier était très majoritairement à la charge du concessionnaire, qui tirera par la suite des recettes de l’exploitation du nouveau tronçon autoroutier à péage. Les subventions apportées par l’État et les collectivités représentaient 33 M€, soit 4,6 % du coût total. Pour le nouveau projet et en retenant les mêmes ratios, le montant des subventions publiques peut être estimé à 31 M€.


Pour réaliser une estimation médiane des coûts supportés par la CUS dans le cadre d’un nouveau projet, nous nous appuyons sur l’hypothèse que la part de soutien public restera la même en proportion et que les subventions de l’Etat, du Conseil régional, du Conseil général et de la CUS seront identiques. Le coût pour la CUS serait alors de 7,8 M€. Dans une estimation basse, le projet serait entièrement financé par des fonds privés et la participation de la CUS serait nulle. Dans une estimation haute, où la CUS amènerait le tiers des subventions publiques, le coût serait de 10,4 M€.

D’après la candidate, une requalification de l’A35 est également envisagée. Si le GCO était mis en œuvre, cette requalification en autoroute de proximité (réduction de la vitesse autorisée, création de nouveaux diffuseurs et réduction de la largeur de la chaussée) ou en boulevard urbain (ouverture de la route sur son environnement, cheminements piétonniers, aménagements paysagers) apparaîtrait pertinente. Dans une lettre conjointe adressée au ministre des transports, les élus de la CUS, du Conseil régional et du Conseil général, souhaitent d’ailleurs que l’État engage rapidement des crédits pour réaliser des études sur le réaménagement de l’autoroute A35.


Un projet similaire est à l’étude à Lyon (requalification des autoroutes A6/A7 en boulevard urbain) ; son coût représente 13,3 M€ par kilomètre. Le coût d’une requalification de l’autoroute A35, dans sa partie située en agglomération, est compris entre 73 M€ et 138 M€ dont 50 % pourrait revenir à la CUS. En effet, dans l’optique d’une requalification, l’autoroute serait déclassée et deviendrait une voirie départementale ou intercommunale. Le recours à un co-financement de la CUS est alors probable.