PROPOSITION
Créer 3 000 places de stationnement : 1 000 places de proximité et 2 000 à la gare basse.
Créer 3 000 places de stationnement : 1 000 places de proximité et 2 000 à la gare basse.
Création de 3 000 places de stationnement : 1 000 places de proximité et 2 000 à la gare basse
La mesure proposée par Fabienne Keller correspond à une augmentation de plus de 13 % du nombre de places de stationnement à Strasbourg. La communauté urbaine de Strasbourg (CUS), compétente en matière de stationnement, assurera la maîtrise d’ouvrage du projet.
Les deux volets du projet relèvent de logiques distinctes.
- Les 1 000 places de proximité seraient financées par la CUS, pour un coût médian estimé à 2 M€ (dépenses d’investissement). Ces places généreront des recettes de stationnement nouvelles estimées à 665 000 € par an.
- Les 2 000 places à la gare basse (supposées en parkings aériens) seront vraisemblablement réalisées et exploitées par une entreprise privée dans le cadre d’une délégation de service public. Selon certaines hypothèses réalistes, le coût de la construction s’élèverait à 16 M€ (estimation médiane), entièrement à la charge du concessionnaire. Celui-ci se rémunèrera ensuite grâce à l’exploitation du parking.
Le coût à la charge de la CUS correspond donc aux dépenses d’investissement initiales nécessaires pour la réalisation des 1 000 places de proximité, soit 2 M€.
Les dépenses liées à la proposition de Fabienne Keller entrent dans le champ des missions de la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) qui dispose de la compétence stationnement. Sur le territoire de la ville de Strasbourg, il existe aujourd’hui 12 300 places payantes sur voirie, 396 places en zone bleue sur voirie et 10 000 places en parking public. A cela s’ajoutent 4 000 places en parking P+R qui ne sont majoritairement pas situées sur le territoire communal. La réalisation de 3 000 places de stationnement correspond donc à une augmentation de plus de 13 % du nombre de places de stationnement, c’est à dire une progression ambitieuse.
La candidate a indiqué qu'une partie des stationnements évoqués sera intégrée dans les opérations immobilières, mais l'immense majorité des 3 000 places de stationnement annoncées seront du stationnement de surface ou en en ouvrage (silo). Le chiffrage proposé s'appuie sur 1 000 places de stationnements sur les voiries et 2 000 places en ouvrage de surface.
La mesure a deux composantes distinctes qui ne relèvent pas de la même logique.
- Les places de stationnement dites « de proximité » seront situées en surface, le long des voiries existantes ou sur des espaces dédiés. La majorité de ces places devraient relever du parking payant. Pour le chiffrage, la même structure « places payantes / zone bleue » que celle constatée aujourd’hui sera retenue (97,5 % des places relèveraient du parking payant).
- Les places de stationnement à la gare basse seront des places en ouvrage. L’hypothèse de parking aérien est retenue. En raison de la superficie du projet de réhabilitation du quartier de la gare basse (« Strasbourg Convergences »), soit 20 ha, la solution de parkings souterrains n’apparaît pas pertinente.
Places de stationnement de proximité
La CUS assurera la maîtrise d’ouvrage du projet. Les coûts associés sont liés aux aménagements de voirie nécessaires (rétrécissement de la chaussée ou des trottoirs, marquages au sol, déplacements du mobilier urbain, etc.). L’estimation se fonde sur les coûts moyens fournis dans le guide PDE (Plan de déplacement d’entreprise) de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), soit 1 500 € à 2 500 € par place de stationnement. Dans l’hypothèse médiane (2 000 € par place), le coût de la création de 1 000 places est estimé à 2 M€. Ce coût peut évoluer en fonction de l’ampleur des aménagements de voirie à réaliser.
La création de ces places de stationnement supplémentaires aura un impact positif en fonctionnement. Le caractère payant de ces places permettra d’engranger des recettes récurrentes. Les recettes tirées du stationnement représentaient en 2012 à Strasbourg 8,3 M€ d’après le compte administratifCompte administratif
Compte de la commune établi à la fin de l'exercice, le compte administratif retrace les mouvements effectifs de dépenses et de recettes de la collectivité (issus des autorisations budgétaires données par le conseil municipal et les délibérations spécifiques), sous la responsabilité du maire.
de la collectivité, soit 670 € par an et par place. 975 places payantes (97,5 % des places seraient payantes) génèrent donc des recettes supplémentaires évaluées à 656 000 € par an. Dans l’estimation médiane, le coût de réalisation des places de proximité est donc « amorti » en moins de 3 ans.
Places situées à la gare basse
La construction et l’exploitation des nouveaux parkings situés à la gare basse seront vraisemblablement déléguées à une entreprise privée, comme c’est le cas pour la quasi-totalité des parkings situés autour des gares dans les grandes collectivités. Le concessionnaire assurera la construction du parking ainsi que son entretien et se rémunérera grâce aux recettes de stationnement.
Le coût moyen de réalisation de places de stationnement en ouvrage aérien a été calculé à partir d’un échantillon représentatif d’une dizaine de projets récents de grande ampleur (par exemple les parkings de l’aéroport Marseille Provence) et représente 8 000 € par place (entre 6 000 € et 13 000€). L’estimation médiane s’élève donc à 16 M€.
Plusieurs modèles d’exploitation de parkings en ouvrage par des concessionnaires coexistent. Notre analyse s’appuie sur l’analyse économique des parkings mis en concession à Rouen, disponible sur le site internet de la Ville. Trois grands schémas se distinguent :
- la collectivité assure elle-même la construction (ou la soutient par une subvention) et perçoit une redevance élevée du concessionnaire calculée à partir des recettes du parking ;
- le concessionnaire assure la construction et la collectivité perçoit une redevance modeste au prorata des recettes ;
- le concessionnaire assure la construction et la collectivité perçoit une redevance si le chiffre d’affaires prévisionnel du parking est dépassé d’un certain montant (par exemple la collectivité perçoit 20 000 € si le chiffre d’affaires réel est égal à 110 % du chiffre d’affaires anticipé).
A l’occasion de la négociation du contrat (qui prend la forme d’une délégation de service public), la collectivité négocie le tarif du parking, la durée de la concession et les modalités d’attribution de la redevance.
L’hypothèse retenue pour le chiffrage (3e schéma) s’appuie sur un modèle simple. Le concessionnaire assure la construction des parkings à la gare basse et ne verse pas de redevance à la CUS, afin de garantir un tarif de stationnement le plus bas possible. Le chiffre d’affaires prévisionnel est supposé correspondre au chiffre d’affaires effectif. Selon cette hypothèse réaliste, la construction des 2 000 places de parking à la gare basse et leur exploitation pendant la durée de la concession est neutre financièrement pour la collectivité.
Des coûts indirects existent. Les parkings de la gare basse seront situés dans le périmètre de la zone d’aménagement concerté (ZAC) mis en place pour le projet « Strasbourg Convergences ». La surface foncière qu’ils occuperont ne pourra être exploitée à des fins commerciales par l’aménageur (vente des parcelles à un promoteur privé). Cet effet est intégré dans le chiffrage du projet « Strasbourg Convergences ».