PROPOSITION
Créer 10 000 solutions de garde d'enfants par la construction de places de crèche, de halte-garderie mais aussi en développant la garde à domicile et en soutenant les associations
Créer 10 000 solutions de garde d'enfants par la construction de places de crèche, de halte-garderie mais aussi en développant la garde à domicile et en soutenant les associations
Je créerai 10 000 solutions de garde supplémentaires au cours de la mandature, à la fois en crèche et chez des assistantes maternelles. Non seulement la création de crèches collectives municipales sera amplifiée, mais nous innoverons en créant des micro-crèches dans les établissements sous responsabilité municipale. Comment expliquer aux parents que le manque de places en crèches est un problème de foncier, alors qu’ils constatent tous les jours que certains bâtiments publics sont sous-utilisés, voire vacants ? Le quart des équipements scolaires parisiens sont ainsi surdimensionnés, et donc sous-utilisés. La Chambre régionale des comptes d’Ile de France a fait le calcul : cet excédent équivaut à 31 écoles de 10 classes !
Nathalie Kosciusko-Morizet propose de créer 10 000 nouvelles solutions d’accueil pour les jeunes enfants, réparties, selon les échanges avec la candidate, entre 6 000 nouvelles places de crèche et 4 000 places supplémentaires de garde à domicile. Le coût total des mesures proposées, sur la durée de la mandature, est évalué à 480 M€ :
La candidate propose de créer 10 000 solutions supplémentaires de garde d’enfants, qui se répartiront entre 6 000 places supplémentaires en crèches et 4000 places supplémentaires auprès d’assistantes maternelles. Ces deux volets de la proposition doivent être chiffrés séparément.
Création de 6000 places en crèche
Pour ce qui concerne, en premier lieu, la création de 6 000 places en crèches supplémentaires, le chiffrage de la proposition s’effectue sur la base de comparables qui permettent d’estimer le coût :
Cet engagement conduit à la création de places en crèche sur un rythme supérieur à celui constaté au cours de la précédente mandature, qui projetait la construction de 4 500 places. Il conduirait donc assez mécaniquement une augmentation de l’ordre d’un tiers du budget d’investissement du fait de cet engagement prioritaire. Le coût de la mesure pourrait toutefois être révisé à la baisse en fonction du type de crèche.
La création de crèches donne par ailleurs lieu à des coûts récurrents de fonctionnement. Ce coût de fonctionnement des crèches n’est pas pris en charge intégralement par les familles mais peut donner lieu, outre les subventions classiques notamment des caisses d’allocations familiales, à des coûts de fonctionnement pour la ville (crèches en régie directe) ou à des subventions de la ville aux associations.
En 2012, le budget consacré par la municipalité aux dispositifs d’accueil collectif des enfants de moins de 3 ans s’élevait à 375 M€ pour 31 939 places 4, ce qui revient à un coût de fonctionnement moyen par place de 11 726 €. Sous ces hypothèses, la création de 6 000 places de crèches pourrait mécaniquement donc induire des coûts de fonctionnement annuels de l’ordre de 70 M€, en rythme de croisière après la livraison des nouvelles places de crèches. En fonction des choix de crèches (régie directe, subventions), ce montant pourrait être revu à la baisse ou à la hausse.
Création de 4 000 autres solutions d’accueil
Selon la candidate, les 4 000 autres solutions d’accueil correspondraient à des places de garde d’enfants à domicile. La candidate prévoit de favoriser cette solution de garde en élargissant l’accès à l’allocation Paris Petit à Domicile (PAPADO). Délivrée par le centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP), cette allocation est versée en complément de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) pour les familles faisant garder à domicile un enfant de moins de trois ans, sous condition de ressources.
Il convient de préciser que la proposition de la candidate, si elle conduira à alléger la charge financière des familles recourant à la garde d’enfants à domicile, ne constituerait pas pour autant à proprement parler la création de 4 000 solutions de gardes d’enfants supplémentaires. En effet, l’offre disponible à Paris pour la garde d’enfants à domicile peut elle-même avoir ses contraintes. Le nombre d’enfants concernés par une garde à domicile s’établissait au 31 décembre 2012 à 11 945, en légère baisse par rapport à la même période de l’année 2011 (12 031 enfants étaient gardés à domicile à cette date). L’augmentation de la solvabilité des familles en demande de garde pourrait conduire à stimuler en retour l’offre de garde à domicile, mais le lien entre une mesure politique stimulant la demande et la capacité d’offre de garde n’est pas nécessairement symétrique.
1. Cour des comptes, L’accueil des enfants de moins de 3 ans : une politique ambitieuse, des priorités à mieux cibler, rapport public thématique, novembre 2013.