PROPOSITION
Doubler chaque euro investi par les investisseurs dans une PME ou une start-up parisienne éligible
Doubler chaque euro investi par les investisseurs dans une PME ou une start-up parisienne éligible
Doubler chaque euro investi par les investisseurs dans une PME ou une start-up parisienne éligible :
Avant la mise en place de ce dispositif, les associations d’investisseurs (« business angels ») seront évaluées et labellisées par la Ville de Paris afin d’éviter les effets d’aubaine. La mise en place pourrait se faire par un fonds type FCPR ou FCPE après une réflexion concertée sur la doctrine d’investissement (prise en compte des secteurs stratégiques à privilégier ainsi que du retour sur investissement attendu). Une attention sera portée tout particulièrement à l’entrepreneuriat féminin et à son financement.
La candidate indique, dans son programme détaillé, qu’elle envisage d’investir 20 M€ sur la durée de la mandature en co-investissement avec des business angels. Ce montant d’investissement ne permettrait pas de doubler chaque euro investi par un business angel à Paris, mais conduirait tout de même à augmenter de 60% le montant de financement disponible.
La mobilisation de ce capital ne représenterait pas un coût direct, dans la mesure où la ville prendrait des parts dans des sociétés qui auraient vocation à être revendues à moyen terme (il faut en revanche immobiliser du capital). Compte-tenu du rendement moyen du capital-risque en France, on peut estimer que l’investissement de 20 M€ conduirait en moyenne à une perte de 170 000€ pour la Ville à moyen terme.
Par ailleurs, le coût de fonctionnement d’un fonds d’investissement municipal, qui nécessiterait la constitution d’une équipe dédiée au sein des services de la Ville et le recours à des prestataires financiers externes pour la gestion du fonds, pourrait s’élever de 500 000 à 800 000€ par an, soit un coût de 3,1 à 4,7 M€ sur la mandature.
Le coût total de la mesure proposée par la candidate peut ainsi être estimé entre 3 et 5 M€. Cette proposition nécessiterait toutefois de mobiliser du capital, à hauteur de 20 M€, qui serait investi et immobilisé dans les fonds propres des PME et des start-ups soutenu par la ville.
La candidate propose de doubler chaque euro investi par un business angel dans une PME ou une startup parisienne. Cette proposition entraîne à la fois des dépenses d’investissement, en raison de la mobilisation de capital pour cette action, et des dépenses de fonctionnement.
1) Dépenses d’investissement
Il convient en premier lieu de déterminer le volume de capital nécessaire pour doubler chaque euro investi par un « business angel » dans une startup ou une PME parisienne. La candidate indique dans le chiffrage détaillé de son programme que les moyens mobilisés par la Ville de Paris pour soutenir le développement des entreprises innovantes s’élèveront à 50 M€, dont 20 M€ affectés à la création d’un fonds co-investissant avec des business angels, et 30 M€ destinés à contribuer aux investissements des pépinières d’entreprises.
On peut donc considérer que le financement prévisionnel de la proposition de la candidate s’élève à 20 M€.
La fédération française des réseaux de business angels (France angels) indique que pour l’année 2012, le montant total des investissements réalisés par les business angels s’est élevé à 40 M€, dont 42% en région Île-de-France, soit 16,8 M€.
Si l’on considère que la proportion des investissements réalisés à Paris est égale à la part de Paris dans la création d’entreprises nouvelles au sein de la région Ile-de-France, soit 34% , on peut estimer le montant des investissements réalisés par des business angels dans des startup ayant leur siège social à Paris à 5,7 M€ pour l’année 2012. Si l’on considère que le volume des investissements restera stable dans les années à venir, on peut donc estimer le montant investi par les business angels à Paris sur la durée de la mandature à 34 M€.
L’apport par la mairie de Paris de 20 M€ supplémentaires ne permettrait donc pas de doubler les investissements réalisés à Paris sur la durée de la mandature, mais conduirait à augmenter leur volume de 60%, ce qui représente un surcroît de financement très significatif.
Il convient par ailleurs de noter que les investissements réalisés par la Ville de Paris prendraient la forme de prises de participation au capital des sociétés investies. Ces participations auront vocation à être revendues à moyen-terme, en réalisant une plus-value ou une moins-value en fonction de l’évolution de la valeur de l’entreprise. L’impact final de cette mesure sur les finances de la Ville dépendra donc du taux de rendement du capital mobilisé.
L’association française des investisseurs en capital (AFIC) estime en 2012 le taux de rendement depuis l’origine des fonds de capital-innovation à -0,85%. Autrement dit, l’investissement dans des jeunes entreprises innovantes entraîne, en moyenne sur longue période, une perte de 0,85% du montant du capital investi. La mesure proposée par la candidate pourrait ainsi entraîner, en moyenne, une perte à moyen terme de 170 000 €. Toutefois, en fonction de la performance des sociétés investies, la municipalité pourrait tout aussi bien réaliser de fortes plus-values ou enregistrer de fortes pertes.
2) Dépenses de fonctionnement
La mise en place d’un fonds d’investissement municipal engendrerait des dépenses de fonctionnement de deux natures.
Il sera nécessaire, en premier lieu, de constituer une équipe au sein de la Ville de Paris chargée d’effectuer la sélection des business angels et des entreprises éligibles au co-financement. Si l’on considère que la gestion de cette activité mobiliserait 3 à 5 personnes à temps plein (ce qui constitue plutôt une hypothèse basse) et que la rémunération de ces personnes serait égale à la rémunération moyenne des personnels de la Ville de Paris, soit 37 000€ par an (ce qui constitue là encore un fort minorant, dans la mesure où l’activité d’investissement en capital nécessite des compétences spécifiques, souvent acquises dans les grandes sociétés de fusion-acquisition, qui donnent lieu à des rémunérations élevées dans les fonds d’investissement du secteur privé), on peut estimer la masse salariale annuelle de l’équipe dédiée à au moins 100 000 à 200 000€ par an, soit 600 000 à 1,2 M€ sur la durée de la mandature.
Par ailleurs, la mise en place et l’administration d’un véhicule d’investissement en capital, qui prend le plus souvent la forme d’un fonds commun de placement à risque (FCPR) ou d’un fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI), nécessite de rémunérer les prestataires financiers qui assurent la constitution puis le fonctionnement de la structure (société de gestion, teneur de compte conservateur de parts, etc.). Les frais de gestion annuels s’élèvent usuellement à environ 2 à 3% du montant total de l’investissement, ce qui représenterait environ 400 000 à 600 000€ par an pour un investissement initial d’un montant de 20 M€, soit 2,5 à 3,5 M€ sur la durée de la mandature.
Au total, le coût de fonctionnement d’un fonds d’investissement municipal peut être estimé entre 3,1 et 4,7 M€ sur la durée de la mandature, ce qui constitue vraisemblablement plutôt une fourchette basse.