ARGUMENTAIRE DU CANDIDAT
Les grands projets symboliques font la fierté des habitants : les Berges de Seine, les Halles, la place de la République. Je veux en engager de nouveaux afin que Paris reste à la pointe de l’urbanisme, ou plutôt de l’urbanité.
Le réaménagement des grandes places emblématiques, Nation, Bastille, Montparnasse, Denfert-Rochereau et la place du Panthéon, les aménagements des portes de Paris, auront aussi pour objectif de développer les espaces de verdure. Je poursuivrai la reconquête de la Petite Ceinture ferroviaire et je transformerai l’héliport pour en faire des espaces de biodiversité. La petite ceinture s’inscrira comme une coulée verte entre les deux Bois de Vincennes et de Boulogne.
Je lancerai un plan d’embellissement de toutes les grandes places parisiennes, qui subissent excessivement la pression de la voiture. La place de la Nation, la place de la Bastille, Montparnasse, Denfert-Rochereau et la place du Panthéon seront les premières concernées avec une priorité accordée à la nature, aux circulations douces et aux piétons. Je revaloriserai les grands boulevards et avenues qui traversent la ville, voies essentielles du Paris haussmannien.
Nous réaliserons ensemble la transformation des anciennes portes de Paris en places : portes de Pantin, de la Villette, de Montreuil, d’Ivry, d’Italie et porte Maillot.
Lancement d’expérimentations (rues vertes, jardins partagés, terrasses plantées).
Programme d’aménagement du périphérique, avec des traversées piétonnes, vélos, espaces verts.
Des rues ou des boulevards pourront être transformés le week-end ou les jours fériés, pour le sport, les marchés, les activités festives, éducatives ou artistiques. Je veux un espace public flexible, partagé pour le bien de tous.
Création aux portes de Paris et près des gares, de 20 centres de travail nomade, ou espaces de co-travail, accessibles à un tarif abordable.
Projet d'Anne Hidalgo p.56-57
CHIFFRAGE
Le réaménagement et la revalorisation de la voirie est l’une des compétences historiques de la commune. Il s’agit en outre d’une politique sur laquelle seule la commune a vocation à agir.
L’embellissement de 6 places de Paris (Nation, Bastille, Denfert-Rochereau, Montparnasse, Panthéon et place d’Italie), analogue aux travaux réalisés en 2013 sur la place de la République, pourrait représenter un coût compris entre 90 et 170 M€, avec une moyenne à 130 M€, sur l’intégralité de la mandature. De la même manière, le réaménagement de l’ancienne petite ceinture aurait un coût compris entre 15 et 35 M€.
La revalorisation de 12 km de boulevards et avenues (les boulevards des fermiers généraux des 18e, 19e et 20e arrondissements, la liaison Porte d’Auteuil – Porte Dauphine et l’avenue Foch), pourrait s’élever entre 65 et 140 M€, avec une moyenne à 100 M€. Elle constituerait un rythme de revalorisation environ 4 fois plus important que par le passé.
La proposition de la candidate comprend de plus la plantation de 20 000 nouveaux arbres dans le cadre de ces revalorisations, dont le coût s’élèverait aux alentours de 45 M€.
La proposition dans son ensemble représenterait dès lors un coût moyen de 250 à 350 M€ sur 6 ans, soit 40 à 60 M€ par an, qu’il convient de mettre en regard des 1,6 Md€ du budget annuel d’investissement.
Le réaménagement de l’héliport et la création de centres de travail nomades n’a en revanche pas pu être chiffré.
DÉTAIL
Aménagement et embellissement des places
Le chiffrage de la proposition s’effectue sur la base de comparables qui permettent d’estimer le coût du réaménagement des places de la Nation, de la Bastille, de Denfert-Rochereau, de Montparnasse, du Panthéon et d’Italie :
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Éléments comparables : 15 M€ ont été inscrits dans le budget primitifBudget primitif
Budget voté par le conseil municipal (ou tout autre assemblée délibérante de collectivités) en début d'exercice. Il fixe le montant des enveloppes de crédits permettant d'engager les dépenses pendant la durée de l'exercice. Il détermine aussi les recettes attendues, notamment les impôts locaux. C’est l’équivalent pour les communes de la loi de finances pour l’État.
de la commune en 2011 pour les frais de voiries associés à la rénovation de la place de la République. Selon le journal Le Moniteur [1], le coût total pour la mairie s’élève à 24 M€ lorsque sont incluses les études préliminaires et la participation aux ouvrages de renforcement du métro. En appliquant une marge d’erreur de 25 %, le coût de l’embellissement d’une place pourrait être évalué entre 15 et 30 M€ lorsqu’elle héberge une station de métro, et entre 11 et 19 M€ dans le cas contraire.
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Estimation du coût : sur la base de ces estimations et considérant que seule la place du Panthéon n’héberge pas de station de métro, le coût de l’embellissement de ces 6 places pourrait être évalué entre 86 et 169 M€, avec une moyenne à 128 M€.
Reconquête de la petite ceinture et de l’héliport
Le chiffrage de la proposition s’effectue sur la base de comparables qui permettent d’estimer le coût du réaménagement de tronçons de la petite ceinture. Aucun comparable n’existe cependant pour l’héliport, et la proposition, en l’état actuel des études menées sur le sujet, ne présente pas une précision suffisante pour être chiffrée avec un degré d’assurance raisonnable. Le chiffreur estime toutefois que le coût de l’héliport n’affectera pas significativement le coût du réaménagement de la petite ceinture.
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Éléments comparables : des travaux de réaménagement de la petite ceinture ont été menés dans le 15e arrondissement entre 2012 et 2013, sur une longueur totale de 1,3 km. Le coût de ces travaux s’est élevé à 4,6 M€ [2]. La petite ceinture s’étendant sur 23 km, le coût de réaménagement d’une tranche de 10 % de sa longueur s’élèverait ainsi à 8 à 9 M€.
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Estimation du coût : sur la base de ces estimations et considérant que la proposition prévoit de réaménager 20 à 40 % de la petite ceinture, son coût pourrait se chiffrer entre 16 et 36 M€, avec une moyenne à 26 M€.
Revalorisation des boulevards et avenues
Selon la candidate, les boulevards concernés par la proposition sont les boulevards des fermiers généraux entre le 18e et le 20e arrondissement, la liaison porte Dauphine – porte d’Auteuil, les accès à la gare du Nord ainsi que l’avenue Foch. La proposition inclut également 20 000 nouvelles plantations d’arbre. Le chiffrage de la proposition s’effectue sur la base de comparables qui permettent d’estimer le coût de ces revalorisations :
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Éléments comparables : plusieurs rues parisiennes ont fait l’objet d’un réaménagement visant à accroître la place laissée aux piétons, aux circulations douces et aux espaces verts. Ces expériences permettent d’évaluer le coût de la revalorisation entre 5 000 et 11 000 € par mètre, avec une moyenne à 8 000 €. Il s’agit de :
- la rue Doudeauville [3]: 2,4 M€ pour 850m revalorisés et 34 arbres plantés entre 2009 et 2010 ;
- la rue d’Avron : 4 M€ pour 880m revalorisés et 31 arbres plantés entre 2010 et 2011 ;
- le tronçon de la rue de Rennes compris entre les boulevards Raspail et Montparnasse : 3,6 M€ pour une longueur de 450m, nombre d’arbres plantés non précisé, entre 2012 et 2013 ;
- l’avenue de Clichy entre la place de Clichy et la Fourche : 3,2 M€ pour 400m rénovés prévus en 2011 ;
- le tronçon de l’avenue Corentin Cariou dans le 19e arrondissement : 2,2 M€ pour 200m réaménagés entre 2009 et 2010.
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Estimation du coût : sur la base de ces estimations, et considérant que la longueur des boulevards compris dans la proposition, hors avenue Foch, s’élève à 10 664 mètres [4], le coût de leur revalorisation pourrait être compris entre 53 et 117 M€, avec une moyenne à 85 M€. Il conviendrait d’ajouter à ce chiffre l’évaluation de la revalorisation des 1 300m de l’avenue Foch, qui devrait inclure la réalisation d’un terre-plein végétal au centre de l’avenue, dont le chiffreur propose de tenir compte en majorant la fourchette de coût de 50 %, ce qui donnerait un montant compris entre 10 M€ et 21 M€, avec une moyenne à 15 M€. Enfin, la revalorisation des accès à la gare du Nord peut être rapprochée de l’opération similaire qui a été conduite place de Clichy en 2010 et 2011 pour un montant de 1,5 M€. Le montant total de la revalorisation pourrait ainsi représenter un coût moyen de 102 M€ (fourchette de 65 à 140 M€), à condition que la proposition englobe les boulevards concernés dans leur intégralité. La rue de Rennes en effet a été revalorisée sur uniquement 38 % de sa longueur. Dans le cas contraire, il conviendrait de réduire ce chiffre à raison de la portion considérée.
Enfin, la proposition inclut la plantation de 20 000 nouveaux arbres. Le coût de la plantation d’un arbre s’élèverait en moyenne, selon les informations obtenues auprès de la ville de Lyon, à 2 350 € pour un arbre tige (ou à 750 € pour un arbuste, qui ne semble pas être l’option habituellement retenue à Paris). Le chiffrage de la revalorisation n’incluait que marginalement le coût lié à ces plantations (dans les comparables, moins de 100 arbres avaient été plantés pour 2 780m revalorisés). Il conviendrait donc d’ajouter, selon ces hypothèses, un coût moyen de 47 M€ pour la plantation de 20 000 nouveaux arbres.
Expérimentation, fermeture des rues le week-end et centres de travail nomade
Cette partie de la proposition n’est pas suffisamment détaillée pour faire l’objet d’un chiffrage offrant un degré d’assurance suffisant.
[1] Journal spécialisé dans les travaux publics. Le compte administration pour 2013 n’étant pas encore publié à la date du chiffrage, il est impossible de confirmer ce chiffre.
[2] 2,4 M€ y ont été consacrés en 2012 selon le
compte administratifCompte administratif
Compte de la commune établi à la fin de l'exercice, le compte administratif retrace les mouvements effectifs de dépenses et de recettes de la collectivité (issus des autorisations budgétaires données par le conseil municipal et les délibérations spécifiques), sous la responsabilité du maire.
de la ville, et le
budget primitifBudget primitif
Budget voté par le conseil municipal (ou tout autre assemblée délibérante de collectivités) en début d'exercice. Il fixe le montant des enveloppes de crédits permettant d'engager les dépenses pendant la durée de l'exercice. Il détermine aussi les recettes attendues, notamment les impôts locaux. C’est l’équivalent pour les communes de la loi de finances pour l’État.
pour 2013 prévoyait d’y ajouter 2,2 M€. Le montant total serait ainsi en cohérence avec l’autorisation de programme ouverte en 2010 pour un montant de 4,5 M€.
[3] Le coût s’élève donc à 3 000 € par mètre, toutefois la rue Doudeauville est la plus étroite de toutes les rues considérées. Sa largeur de 15 mètres est à comparer avec la largeur moyenne de plus de 40 m des boulevards contenus dans la proposition
[4] Il s’agit des boulevards de Charonne (1 344m), Ménilmontant (1 080m), Belleville (680m), la Villette (1 800m), la Chapelle (1 095m), Rochechouart (730m), Clichy (935m), ainsi que des boulevards Lannes, des Maréchaux et Suchet qui relient les 3 km qui séparent la porte Dauphine de la porte d’Auteuil.